lundi 21 novembre 2011

Dieu veut ma peau !

Dieu, la VIE,  en veut à notre peau. Il veut nous faire la peau. En fait, il veut nous dépiauter, nous sortir de toutes nos peaux culturelles et éducatives dont nous nous sommes entourés dans l’intention de nous préserver et protéger. Dieu veut que nous dansions la Vie, à poil, nus, libres, hors de tous les formatages.
  • Avant de démarrer ma méditation d’aujourd’hui ma prière d’introduction fut : comprendre l'affrontement à la Vie qui se bat contre moi et veut me tuer, me faire muter… pour que enfin je vive ! 
Revenons à notre histoire de Moïse. (cf l'un des messages précédents: contemplation du buisson ardent). 
Il doit affronter pour lui et pour son peuple un travail de libération. Il est en marche vers l’Egypte, terre symbolique d’esclavage. Avant d’aller affronter le pharaon, symbole de tous nos conditionnements, Moïse doit se libérer lui-même, car il n’est pas prêt, nous ne sommes pas réellement prêts pour la liberté, bien trop risquée ! Il faut devenir responsable, sans boucs émissaires, sans ennemi contre lequel s’arcbouter ! …Cette libération va se faire par un combat avec Dieu, la Vie. Dieu va s’affronter à Moïse, vouloir sa mort. Il ne va pas en sortir indemne, il va y laisser son « prépuce ».
Moïse a de nombreux « compagnons » sur cette route de libération par combat : pas de libération sans combat et au risque de sa vie. C’est pas pour de rire ! Cela est une loi ontologique.


  • Nous retrouvons la même histoire de combat avec Jacob, (Genèse 32. Verset 25) Ainsi Jacob avant de retrouver son frère auquel il aura piqué le droit d’ainesse va aussi dans un combat qui va durer toute une nuit être affronté à « Dieu/VIE ».. il n’en sortira pas indemne. Il sera blessé à la hanche et boitera…( Œdipe, également, dans une autre culture,  est blessé: son nom signifie: l'homme aux pieds enflés !)
  • En plus, ce Jacob est le fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. Isaac, a même failli se faire tuer par son propre père, sur l’ordre de Dieu ! Nos parents sont souvent nos premiers tueurs. Jésus dira : «les gens de ta famille sont les ennemis de ta maison, de ton évolution…." Il faut « partir" : « va, quitte ta maison, ton père pour aller vers le lieu, que « je » te montrerai. Le Je ici me désigant moi-même et non une instance extérieure. Quitter ses parents ne veut pas dire ne plus les voir, mais être à distance et surtout faire ses choix.
  • Nous retrouvons la même histoire de combat vital avec monsieur Job ; lui aussi à force de vouloir rencontrer Dieu/Vie, il va être pris au mot : il va passer un très sale moment : pauvre, abandonné, méprisé, alors qu’il était riche, adulé et éblouissant de pouvoir. Il sera conduit à comprendre la vie, enfin à poil, libéré de toutes les fausses peaux, de tous les rôles sociaux, richesses et coup de sang qui trop souvent sont pris pour des marques de réussite !
  • Même histoire sous une autre forme avec le fils de Tobie, Tobiah, qui se mariera avec une femme, Sara. Il sera le 7ème époux d’une épouse "barbe bleu"… les 6 précédents y ont déjà laissé leur peau, les femmes peuvent avoir notre peau ! «un démon fait du mal à ceux qui s’approchent d’elle.» Nous devons devenir mâles face à elles, pour époux, faire en sorte qu’elles ne tuent plus.
  • Même histoire avec un symbolisme différent mais toujours affrontement à la mort pour le prophète Jonas; il voudra se carapater en douce face à la mission que lui confiait Dieu/VIE d’aller prêcher à Ninive ; il va se faire avaler/bouffer par un gros poisson, la fameuse baleine de Jonas.
  • D’une certaine façon, à échelle plus grande, nous trouvons le même symbole avec le déluge : tous les hommes non réellement hommes, vont y laisser leur peau , (sauf Noé) en fait et cela est dit dans le texte, les hommes n’étaient pas des hommes, mais des « nanas », ils ne s’affirmaient plus comme « mâles » engagés dans cette vie….
  • Nous retrouvons le même scénario avec Jésus, qui après un passage de jeûne au désert avant de commencer sa vie publique, va être affronté aussi à Dieu par l’intermédiaire des « démons » qui vont le tenter.  Il saura, lui, faire face, le jeûne dans le désert, qui l’aura préparé à la libération l’a rendu libre et il pourra libérer… Dans un prochain message sur ce blog, je reprendrai ce texte central de libération…

Revenons à ce combat avec Moïse, texte pas évident, qui m’a longtemps paru obscur (Exode 4 : 24 ). Texte que je vais commenter.
Et c’est sur la route (vers Pharaon, symbole de nos esclavages), au gîte (là où normalement on se croit pénard !) Dieu/VIE le rencontre : il cherche à le faire mourir (mourir peut aussi se comprendre par «muter» changer. Toute mutation est une mort, une sortie de ses certitudes et visions du monde. Cela est vraiment quelque part mourir: moi qui ai vécu des changements de cultures, je peux attester que cette évolution est violente, une perte totale de repère, un retour à une situation d’enfant où l’on ne sait plus où l’on habite, hors de son gite, à se taper la tête contre les murs). Sipora (la femme de Moïse) prend un silex (une pierre) , tranche le prépuce de son fils (du fils, certes le fils réel sans doute, mais aussi le fils interne, cet être que Moïse doit accoucher:  cela est confirmé par la suite du texte)  et elle le touche à ses pieds (pieds façon élégante de parler du sexe) et elle dit : oui toi pour moi tu es un époux de sang. (de la pierre du silex on passe au sang…) Dieu le relâche, alors elle dit : tu es un époux de sang, par les circoncisions. (circoncisions, pas nécessairement dans la chair, même si cela peut se concevoir, certains font bien des tatouages pour se marquer et marquer des symboles… mais là il s’agit de circoncisions, du retrait d’une peau très importante pour un mâle: cela est un acte qui attaque son intégrité ! or pour moi, la circoncision est un symbole très fort, qui n’a pas nécessairement à se marquer physiquement : Dieu souvent par la bouche de ses prophètes criera qu’il n’a que faire des circoncisions physiques, qu’il s’agit de circoncire son cœur. Effectivement par ce geste où dans ma dimension mâle je ne suis plus complet, la femme dans l’acte de faire l’amour, comme un nouveau prépuce, viendra me coiffer et me rendre ma plénitude. Je ne puis être complet que si je réunis les 2 dimensions de mon être, la masculine et la féminine, vouloir m’affirmer complet comme male, macho (même circoncis) est un piège : il faut que je me vive non rempli de moi-même, mais incomplet et attendant que l’AUTRE me restaure une plénitude vers un mariage de sang. (surtout si en plus il peut s'agir de la première relation sexuelle pour une femme) Tu m’es un époux de sang. Trop souvent nos mariages sont des mariages de pierre, on les pense écrits dans le marbre… cela ne tient pas, il faut que nos mariages soient des mariages de sang ( sang en hébreux se dit dam) or A- dam, nom de notre père originel est « A » première lettre de l’alphabet représentant symboliquement Dieu. A dam donc signifie donc que « Dieu/Vie » est dans le sang. Adam. Pour un mariage de sang, car le mâle a laissé sa suffisance narcissique. Le symbole de sa limitation choisi est la circoncision.


Message pour moi aujourd’hui face auquel il faut me remettre régulièrement: tous ces pépins, affrontements, sous des formes diverses comme pour nos ancêtres symboliques, regardons les vraiment dans ce regard nouveau que donne l’attention à notre histoire culturelle comme des chemins de croissance vers la réalité de notre vie pour nous faire sortir de 3 esclavages :

  • de la jouissance gloutonne et gourmande, 
  • de la possession avare et auto satisfaite, 
  • du pouvoir frimeur et hurlant. 

En référence à ce principe et fondement que j’ai récité toute ma vie, tous les matins, où je me «choisissais détaché, libre par rapport à richesse ou pauvreté, honneur ou déshonneur, vie longue ou vie courte, satiété ou faim…. » Et ce combat pour nos dépiautages n’est jamais achevé… nous en avons de sérieuses couches ! j’en découvre toujours de nouvelles … jusqu’au dépiautage final lors de ma mort.
Et pour conclure cela me rappelle cette expression américaine qui à propos de difficultés dit : « it’s a fucking growth opportunity. » C’est une putain occasion de grandir.

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