lundi 25 avril 2011

Pâques. Le sens symbolique de Pâques.


En ce jour de Pâques et de Renaissance, Printemps, j’ai médité. Sur un  hymne traditionnel  de ce temps de Pâques, j'ai mis mes propres mots, ma parole. Ci dessous le Verbe, mien, ma "récollection". Méditer pour arriver à "son" Verbe.

Je me suis d'abord laissé percuter  par la liste des images/symboles, tirés de cet hymne et pointant mes limites:
J'ai asséché les sources de la Vie… 
- J'ai sacrifié aux forces de la nuit...
J'ai nié la Vie en face de la peur... 
J'ai déserté le lieu de mes combats...
J'ai perdu coeur à force de trahir... 
J'ai pris la mort au lieu de prendre la vie...

Traversant (Pâques signifie aussi "passage") ce printemps/renaissance, vivant cette mort/mutation, je crois, je vis et j'atteste: Pâques, c'est "muter", changer... ce n'est surtout pas se complaire dans ses limites: 
Ma Naissance jaillit du tombeau de mes aveuglements
Ma Lumière jaillit du tombeau de mes soumissions!
Mon "Pardon", au sens de surplus de Vie, jaillit du tombeau  de mes lâchetés!
Mon Espérance jaillit du tombeau de mes fuites!
- Ma Sérénité jaillit du tombeau de mes jérémiades!
Mon Avenir jaillit du tombeau de mes cadavres !

"Je suis celui que je bâtis maintenant, celui que je serai", 
dans ce présent où je me construits. 
Dansons/chantons: Je suis Vivant.

Méditer c'est ainsi s'enrichir d'une pensée, émotion, image, symbole d' autres,  par un travail d'assimilation, et de discrimination, car il s'agit face à l'Autre de se bâtir soi, et non "bêtement" tout avaler. Ainsi des oppositions conscientes et formalisées et non uniquement "adolescentes"  sont riches pour se structurer. Méditer c'est nullement se conformer mais se positionner, se mettre debout.
De la sève traditionnelle, printanière, de cet hymne de Pâques, j'ai crée ma propre émanation. En couronnement de cette Semaine Sainte où pour moi j'ai voulu consolider mes engagements dans et pour ma vie. 
Je retranscrits ci dessous le texte de cet hymne dans son intégralité, pour ceux qui veulent lire l'original et danser/chanter leur propre hymne.

Quand il disait à ses amis : / Quand j'ai entendu
(en italique, mon verbe à moi)« Si sous saviez le don de  Dieu ! de la Vie »
Nous avons asséché les sources de la vie…
Ce matin, Pâques, alleluia chantons/dansons
Notre Naissance a jailli du tombeau de nos aveuglements !

Alleluia, Alleluia, Jésus est vivant. Je suis vivant. La Vie désaltère

Quand il disait à ses amis :
« Venez à moi, je suis le jour! »
le "moi" je ne l'entends pas comme un retour vers ce Jésus, il n'a en fait jamais demandé cela, cette suite moutonnière,  il a toujours provoqué un appel à ce moi qui est en chacun de nous... ce moi qui est la vie en moi, avec toute sa sagesse et donc j'entends cette phrase: allez et bâtissez votre moi, le "je " de chacun, construit, est le jour.
Nous avons sacrifié aux forces de la nuit...
Mais ce matin, Pâques, alleluia chantons/dansons
Notre lumière a jailli du tombeau de nos soumissions!

Alleluia, Alleluia, Jésus est vivant. Je suis vivant. Le jour éclate.

Quand il disait à ses amis :
« Je suis vainqueur, pourquoi trembler? » là aussi, le "je" renvoie à chacun d'entre nous. le "Je" dans la mesure où "Je" le fais exister est vainqueur.
Nous avons nié Dieu, La Vie en face de la peur...
Mais ce matin, Pâques, alleluia chantons/dansons
Notre Pardon (pardon est le don au delà de l'attendu, du normal, c'est un don gratuit)  a jailli du tombeau  de nos lâchetés!

Alleluia, Alleluia, Jésus est vivant. Je suis vivant. La victoire rayonne.

Quand il disait à ses amis :
« Heureux celui qui veut la paix! »
Nous avons déserté le lieu de nos combats...
Mais ce matin, Pâques, alleluia chantons/dansons
Notre Espérance a jailli du tombeau de nos fuites!

Alleluia, Alleluia, Jésus est vivant

Quand il disait à ses amis :
« Séchez vos pleurs! Prenez ma joie!  Prenez la joie de la Vie!»
Nous avons perdu coeur à force de trahir...
Mais ce matin, Pâques, alleluia chantons/dansons
Notre bonheur a jailli du tombeau de nos jérémiades!

Alleluia, Alleluia, Jésus est vivant

Quand il disait à ses amis :
« Soyez mon corps! Soyez mon sang! » Soyez le corps et le sang (images très symboliques de la Vie) de ce monde, Soyez les énergies de ce monde!
Nous avons pris la mort au lieu de prendre la vie...
Mais ce matin, Pâques, alleluia chantons/dansons
Notre avenir a jailli du tombeau de nos cadavres !

Alleluia, Alleluia, Jésus est vivant.


samedi 23 avril 2011

Méditer.

Pour être clair et ne pas tout confondre, je parlerai d'exercices spirituels qui, comme dans les sports, impliquent diverses pratiques. L'une d'elle est la "méditation".
La méditation est une pratique qui utilise essentiellement mon intelligence, mon savoir, ma réflexion pour m'ouvrir à autre chose qui n'est pas moi. Et souvent l'on médite en s'appuyant sur un texte, mais cela peut être une image... et pourquoi pas, pour nous, des messages de la "toile"....

Pour ce Samedi Saint je vous propose de méditer sur un hymne du jour. Les hymnes ce sont ces poésies traditionnelles  souvent très percutantes. Ce jour du samedi saint,  l'on pense à Jésus, après son "massacre"...
Voici ce texte, il me renvoie à des "massacres" très actuels!

Veilleurs, tenez vous en éveil,
hurlez à pleine voix, hurlez!
le jeune lion est prisonnier.
Qui pourrait dormir?

Par amour, la Vie a voulu
faire émerger dans ce monde, l'humain
et les méchants l'ont crucifié!
qui pourrait dormir?

Ils l'ont jugé, l'ont condamné,
jeté en prison, flagellé;
à coups de roseau l'ont frappé!
Qui pourrait dormir?

Sur son visage, ils ont craché,
un serviteur l'a souffleté;
ils l'ont tourné en dérision!
qui pourrait dormir?

Des chiens, en rage, l'ont  cerné;
ils ont cerné le jeune lion;
comme un coupable, il n'a rien dit!
Qui pourrait dormir?

Les épines qu'ils ont tressées
ont couronné de sang son front;
Ils l'ont injurié, bafoué!
Qui pourrait dormir?

Ils ont fait descendre aux enfers
le soleil de tous les soleils:
la porte est sur lui verrouillée...
Qui pourrait dormir?

Veilleurs, tenez vous en éveil,
Chantez à pleine voix, chantez!
Le jeune lion est prisonnier:
Qui pourrait dormir?

Pour moi, veilleur, en éveil,  ce jour, ce texte reçu, écouté me rend présent à  tous ceux/celles qui, aujourd'hui, maintenant et dans le passé font le choix de l'Humain, au risque de leur vie. 

vendredi 22 avril 2011

Des exercices vers la réelle liberté.

Les exercices spirituels de Ignace de Loyola (1491-1556) sont un livret d’exercices pour entraîner sa dimension « spirituelle » « d’humanité », de la même façon qu'il faut  entrainer sa dimension physique, ou intellectuelle, ou....  Opuscule petit, inutile de l’acheter sauf pour votre culture, il n’est pas fait pour être lu, il est rédigé pour être pratiqué. Des exercices variés de techniques de méditations sous diverses formes, vibrant de contenus ajustés, dans une progression sur « 4 semaines », avec des suggestions pour « discerner », soutiennent les choix de vie, une vision de la Vie. Vers la Liberté engagée. (le titre complet des exercices est:   "Exercices pour ordonner sa vie sans se décider par aucun attachement qui soit désordonné." (je veux au fur et à mesure de ce blog vous faire part de cette démarche et vous permettre de vous l'approprier). Au cours de ma vie de jésuite, j’ai eu l’occasion de pratiquer la plénitude de cette démarche des « exercices spirituels, à 2 reprises, sur 1 mois à chaque fois, à raison de 5 heures de méditation par jour +…. dans la solitude d’un travail sur soi immergé avec le « Je suis qui je suis/serai» (« définition qui désigne « Dieu » la VIE, moi-même dans ma dimension d’humanité en construction»: définition de la Vie, de Dieu toujours ouverte, non  close). C’était en 1963 et 1964, pendant mon noviciat. Ensuite pendant 10 ans, tous les ans, j’en ferai une démarche raccourcie, ce que l’on appelle retraite de 8 à 10 jours… et il m’arrivera parfois de m’arrêter trois jours… mais tout au long de ma vie j’ai toujours gardé ce livre à porté de méditation. Je m’ y suis référé, en permanence, car comme le dit Ignace, pour des gens engagés dans la vie active ils peuvent faire des exercices au quotidien avec moins de fréquence, mais dans la constance. Et cela fait 45 ans d’approfondissement. Car si je m’y suis référé, je l’ai aussi développé, enrichi de ma propre expérience glanée dans d’autres cultures et pratiques.
Presque 50 ans après, cela m’a amené à une autre vie, une autre approche de la vie, une autre vision de la vie,  parfois sinon souvent à l’envers du « sens courant » ! pas toujours facile à combiner avec le monde ambiant,  pas toujours facile à partager!  Ce qui prime c’est d’être libre par rapport à la richesse et tous ses liens, le pouvoir et tous ses abus, la notoriété et toutes ses concessions, et je rajoute libre par rapport à toutes les formes de consommations et toutes les addictions : sexes, alcools, tabac, drogues, nourritures… tous ces "détachements" sont  fondamentaux pour devenir humain alors que ce qui prime dans notre société, est  chanté et loué, ce sont « richesse, pouvoir, célébrité et consommations». Ce "marcher à contre courant" doit toujours être confirmé, chaque jour. Comme je l’écrivais dans mon dernier message, la semaine sainte est un de ces moments où il faut repasser par le questionnement de ses choix, non pour des amputations mais pour des approfondissements qui incluent paradoxalement ce que l’on pensait sacrifier.

Pour illustrer cela, je veux prendre l’un des textes de prière de St Ignace ; elle sous tend la 3ème semaine, au moment d’entrer dans ce passage d’accompagnement avec Jésus et sa capacité à aller sans concession au bout de sa vision, vers une vie « éternelle/autre » : (l’on peut toujours rester bloqué et hérissé par le style ancien de ces textes et les rejeter…ou alors être capable de sentir ce qu’ils véhiculent en dessous ».
Je ne cherche ni ne m’attache à posséder la richesse plutôt que la pauvreté, à vouloir l’honneur plutôt que le déshonneur, à désirer une vie longue plutôt qu’une vie courte, je rajoute, à dévorer tout plutôt que de le contempler.
Et pour aller plus loin dans le choix de vie et l’engagement, Ignace poursuit :" je veux et je choisis la pauvreté avec le Christ pauvre plutôt que la richesse, les humiliations avec le Christ humilié plutôt que les honneurs, et je préfère être regardé comme un sot et un fou plutôt que comme un sage et un prudent en ce monde." Comme on dirait aujourd’hui, connaissant ses limites, il vaut mieux aller au delà, forcer le passage… et c’est pour cela que Ignace appelait cela les 3 humilités.
Relisez ces textes lentement : littérature que tout cela, messages à ranger au grenier des idées dépassées, inutiles, dangereuses, subversives…. En Décembre 1964, il y a  47 ans maintenant, c’était un choix que j’avais signé, j'ai su alors que ce choix était accepté par la Vie. Pourtant à travers ces choix différents, à contre courant, de liberté cultivée, approfondie, la Vie m’a gâté..je participe aujourd’hui de la vie, au delà des consommations et addictions quelles qu’elles soient. Alsacien, j’ai toujours pris les choses au sérieux. Et lors de cette Semaine Sainte, à 66 ans, je renouvelle consciemennt le contrat.

mardi 19 avril 2011

Semaine Sainte?


Semaine sainte?  : qu'est-ce à dire pour quelqu'un qui vit aujourd'hui et dans notre monde? A notre époque,  la plupart sont loin souvent de ces «mythes/rituels». Certains parfois les vivent, en "superstition/habitude"  sans en mesurer toute la profondeur et sans se questionner personnellement sur leur sens. 

Je vais livrer ici ma lecture et pratique de cet évènement, évènement que nous nous remémorons chaque an: il faut effectivement dans nos vies repasser sur les mêmes moments, pour les affronfondir. D'ailleurs la Vie elle même nous ramène à nos croisements de dérapages!

Historiquement, factuellement: cette semaine est le rappel de la semaine où ce personnage historique Jésus sera crucifié à Jérusalem.
Pour moi, et de plus en plus,  cette semaine était et reste toujours en profondeur ce moment  de vérifier le sérieux de ma vision de la vie, surtout du sérieux de mon engagement.  Je n'ai jamais cru, en tout cas pas encore, que Jésus avait donné sa vie pour nous, au sens de se sacrifier: je n'accepte pas que quelqu'un se sacrifie pour moi, pour mes péchés. Mes erreurs je me les assume.  Je suis un homme responsable. Mais là où cet Homme, Jésus,  m'a envoyé un message fort, c'est qu'il a assumé ses choix de vie, en allant jusqu'au bout, jusqu'au risque de sa mort, au sens d'être tué. Combien de nos croyances ou engagements s'arrêtent, se modifient, s'incurvent, se modèrent... face à la difficulté, aux accusations, aux incompréhensions, aux.... Tout cela couvert sous le voile très élégant de "être capable de faire des compromis".
Pendant cette semaine, je vais une fois de plus confronter mon engagement de vie à cette exigence de l'authenticité, (sans excès certes ou sans arrogance) mais aussi sans compromission, sans compromis et concession. Il y a de plus en plus pour moi des vérités essentielles de l'humain, appelées vérités ontologiques,  loin des vérités conjoncturelles et d'adaptation. Ne pas respecter les vérités ontologiques, cela est se tuer, perdre son âme. Ressusciter a aussi ce sens de s'engager fermement dans les lois de la VIE. 



jeudi 14 avril 2011

Eglise chrétienne "machiste".

Ma passion est de comprendre le rôle des églises dans nos vies. Certes elles devraient avoir un rôle central en reliant à la VIE: le religieux. Ce qui me frappe de plus en plus dans le christianisme, à travers mes méditations, études quotidiennes et surtout mon engagement de vie, est que cette religion  est "mâle et machiste". Dieu est Père, il a un Fils,... les femmes sont reléguées à une dimension humaine! si elles ne sont pas diabolisées... j'ai du mal à croire que Jésus avait cette vision limitée. Je crois que les disciples, sous la coupe d'un Pierre, sexiste au possible, (cf l'Evangile de Marie) a, dans les évangiles, gommé la dimension essentiellement androgyne de la VIE. Ainsi cette prière chrétienne par excellence, le Notre Père, je ne puis plus la réciter en l'état, car on en a coupé la moitié. Je me suis recréé cette prière centrale chrétienne.

Notre Père qui est Cieux
que ton nom soit sanctifié
que ton règne vienne
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Notre Mère qui est Terre
que ton nom soit sanctifié
que ton règne vienne
que ta volonté soit faite au ciel comme sur terre. 

Père et Mère
donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien
Nous nous engageons pour participer de la  Vie. 

lundi 11 avril 2011

Des exercices pour se créer une colonne vertébrale. : de insecte à être humain… ou alors mollusque

Pour moi qui ai 66 ans, quand j’ai démarré ma vie,  tout était stable, et tel un insecte, mes défenses et ma coque, mes matrices, étaient extérieures, autour de moi, pour me soutenir et me guider… car alors tout était stable et me dirigeait :  la France était stable et centre du monde, l’Eglise était centre des vies de chacun, les familles unies, les entreprises pérennes… la vie était tracée jusqu’à la stabilité éternelle du cimetière. Or, après 68, toutes ces structures extérieures se sont écroulées : Etat France, Religions, Familles, Entreprises… tout va à volo… et pourtant quelle chance ! D’insecte, protégé par des structures à respecter, qui essentiellement étouffent, je pouvais enfin devenir être humain dont la structure et colonne vertébrale sont internes : je peux décider de ma vie. Mais se créer une colonne vertébrale, c’est du travail, un travail quotidien. Ainsi St Ignace, le fondateur des jésuites au début de ses « exercices spirituels » dit bien que comme pour développer son corps et sa santé il faut des exercices physiques, ainsi pour développer son humanité (ce que j’appelle mon âme) il faut des exercices « spirituels »… faute de quoi au lieu de devenir humain, notre humanité passera de « insecte » à mollusque… et que de mollusques ballotées par les évènements et qui à la fin de leur vie, reconnaissent qu’ils ont raté leur vie, qu’ils ont été lâches et faibles !!! Le choix nous est donné, quel que soit l’âge, de se bâtir et chaque jour je vous indiquerai un exercice que j’ai expérimenté et qui marche… à  condition bien sûr de s’engager sur la voie de l’humanité. Mais qui le veut… certainement pas la société qui préfèrent les « esclaves du travail » regardant le soir les jeux du cirque de la télévision et les films pour des vies virtuelles.